
ECO Tour 2023 – Du mieux mais à confirmer
Alors que l’année 2022 a été marquée du sceau de l’inflation, c’est la croissance qui va être au centre des attentions en 2023.
L’inflation continue certes d’imprimer partout sa marque mais les signes d’assagissement se multiplient avec une décrue tant aux États-Unis qu’en Europe sur fond d’apaisement des tensions sur les chaînes d’approvisionnement mondiales et de baisses des prix des matières premières. En l’absence de nouveaux chocs sur les prix, ce reflux pourrait même s’accentuer en deuxième partie d’année en raison de puissants effets de base, notamment sur l’énergie, et du refroidissement attendu de l’économie mondiale. En attendant, les banques centrales, qui ont érigé la lutte contre l’inflation au rang des priorités, vont poursuivre, sur des rythmes ralentis, leur processus de resserrement monétaire, le temps de consolider le processus de désinflation.
La croissance mondiale va donc devoir composer avec des niveaux d’inflation en repli, mais encore élevés, le durcissement rapide des conditions financières globales et des marchés de l’énergie toujours pris en otage par des tensions géopolitiques. Si la prudence reste de mise, la croissance fait jusqu’à présent preuve de résilience.
En Europe, en particulier, la crise énergétique, tant redoutée, est finalement moins sévère qu’anticipé. Des conditions météorologiques relativement clémentes, la diversification des sources d’approvisionnement en gaz et les efforts de sobriété ont permis de réduire les tensions sur les marchés de l’énergie et d’éloigner le spectre de rationnements contraints ou de délestages partiels, particulièrement dommageables pour les industries énergivores. Les secteurs, comme l’automobile ou l’aéronautique, fortement pénalisés par les problèmes de logistique mondiale pendant et en sortie de Covid, voient les contraintes pesant sur l’offre se desserrer. Les difficultés liées à la demande progressent en revanche dans certains secteurs. Après un fort rebond mécanique post-Covid, le BTP poursuit son ajustement en phase avec une conjoncture immobilière moins porteuse. Les secteurs du commerce et les services manquent également d’allant dans un contexte où les ménages, dont le pouvoir d’achat reste plombé par l’inflation, réduisent leurs dépenses.
Au total, si le risque de récession semble à court terme écarté tant en France que dans le reste de la zone euro, la croissance devrait rester léthargique et sensible au moindre nouveau choc.
Pour en savoir plus
Découvrez ECO Tour 2023, le rapport annuel dans lequel les experts économistes et ingénieurs-conseils de la Direction des Études économiques Groupe lèvent le voile sur l’état de l’économie française, secteur par secteur, en 2023.